L’été dernier, je discutais avec l’une de mes nièces qui est étudiante et j’échangeais avec elle sur le job dans lequel elle se projetait. Elle m’a répondu « moi, je veux un boulot qui ait du sens et dans lequel je serai heureuse ». J’ai trouvé ça très beau comme projet, mais j’ai un peu poussé sa réflexion, en lui montrant que sa quête pouvait être très idéaliste.
Un métier qui ait du sens et dans lequel on est heureux, c’est la quête de beaucoup de personnes. Mais combien arrivent à vivre réellement cela ? Combien de personnes arrivent à se lever le matin parce qu’ils sont passionnés, animés, motivés par leur boulot ?
Très peu, je crois.
Lorsque j’étais étudiante, j’enviai mes amis qui avaient trouvé leur voie, qui étaient passionnés par leurs études, qui savaient où ils allaient. Ça se comptait sur les doigts d’une main, mais ça me donnait tellement envie. Et puis en entamant ma carrière, j'ai commencé à bosser, me disant que de toute façon, je n’avais pas le choix. Au cours de mes 8 années en entreprise, j’ai eu l’impression d’être enfermée dans une boite. Une boîte qui m’a appris à vivre de contraintes, d’obligations, de combats, d’affirmations, de remises en question. Une boîte qui m’a offert de vivre dans le monde, de m’y confronter, de m’y intégrer, de l’observer aussi. Une boîte qui m’a permis de me découvrir, de me comprendre, de me regarder, de me confronter à mes propres limites surtout. Une boîte qui m’a appris la vie. Et parce que j’ai eu l’impression de vivre enfermée dans cette boîte, parce que j’ai été confrontée à la dureté et la rigidité de ce monde, j’ai pu un jour en sortir. J’en suis sortie non pour y échapper, non pour fuir, mais pour tenter de mettre mes efforts dans quelque chose de plus juste qui m’amenait à déployer toute ma sincérité.
Alors oui, nous rêvons tous d’un métier qui nous rend heureux, mais très souvent, il est impératif d’aller se frotter à la vie pour savoir ce qui nous rend vraiment heureux. Et c’est ce que j’ai tenté de dire à ma nièce cet été. Sauf que tant qu’elle ne se confrontera pas à la réalité et à la dureté de la vie, elle ne pourra pas, je pense, comprendre tout ce que je lui partage.
Alors voilà ce que j’ai envie de vous partager aujourd’hui : c’est en étant pleinement vous-même que vous arriverez à être heureuse. Mais pour être complètement vous-même, le chemin n’est pas lisse : il demande de poser des choix, de s’embêter, de faire des efforts, de respecter des engagements.
Être soi-même, c’est déjà commencer par lier ses paroles et ses actes. Si je dis quelque chose, je le fais. C’est la base. C’est un choix, un effort, une volonté, un investissement… qui en vaut le coup !
Je vous partageais dans mes premiers articles, la difficulté que j’avais eue face à un ami qui ne s’engageait pas. Dès qu’on lui proposait un week-end, il disait oui. Et au dernier moment, il se défilait, prétextant une indisponibilité. Je trouvais ça tellement dur, que je l’avais éclairé sur son manque de cohérence entre ses paroles et ses actes. C’est alors qu’il s’est efforcé de tenir ses engagements, ou de ne pas répondre positivement s’il n’arrivait pas à poser un choix.
Et d’ailleurs, très souvent dans mes coachings, j’entends des histoires de rencontres où les paroles exprimées par l’autre sont très belles, mais où les actes ne suivent pas : « oui, oui, on se voit mardi prochain » et finalement le mardi suivant la personne n’est pas là.
Pourtant, comme je le publiais sur les réseaux la semaine dernière, je crois que : « La liberté, ce n’est pas l’absence de contrainte. C’est l’effort de choisir dans sa vie des contraintes qui ont du sens ».
Cette phrase me fait l’effet d’une claque.
Si j’avais pris conscience de cela, il y a quelques années, je pense que je n’aurai pas du tout posé mes choix de la même manière. Sauf que je crois que si j’avais entendu cette phrase il y a quelques années, je ne l’aurai pas entendu, car je n’étais absolument pas capable de le conscientiser.
Mais je constate aujourd’hui que la vie est un chemin, qui nous mène au fur et à mesure à poser un regard neuf sur les choses. Et je me rends compte que les pas que je pose depuis des années m’amènent à vivre cette liberté. Être libre, heureux, joyeux : ça se décide ! Même si on ne part pas du même stade, même si on n'a pas la même personnalité, même si on n'a pas « atterri » dans les mêmes environnements, il n’y a que nous qui puissions poser ce choix : nous contraindre pour être libre. Notre monde ne nous pousse pas à vivre cela, bien au contraire. Notre monde nous encourage à ne jamais choisir, ne jamais nous contraindre, ne jamais faire d’efforts. Avoir tout, tout de suite, sans même lever le petit doigt : voilà ce que notre monde nous propose.
Mais combien de dépression ? de burn-out ? de séparation ? d’isolement ? de perte de sens ?
La liberté ce n’est pas Netflix, Uber, Deliveroo, la liberté, c'est la contrainte que « je » m’impose pour aller construire mon bonheur, en vivant l’effort, en sentant mon corps, en chutant parfois, pour enfin me tenir droite et être bien dans mes relations.
Aussi, lorsque je vous pousse, vous booste, vous encourage à dépasser vos peurs, ce n’est pas pour vous embêter, mais c’est bien parce que je sais que c’est le chemin de votre liberté et que cette liberté vous amènera à construire une très belle vie ! Pas forcément celle que vous aviez en tête, pas forcément réglée comme une horloge, mais une vie belle, car c’est vous qui l’aurez construite : pierre après pierre, pas après pas, choix après choix.
Vous êtes partante pour vivre cela ?
Alors n’attendez plus et listez ces contraintes, ces engagements, pour ne plus vous laisser le choix et être ENFIN en chemin vers vous-même, vers l’autre, bref vers votre bonheur !
___
Marie-Liesse