Est-ce que vous saviez que les images restent dans la tête ?
Les images-chocs, les images belles, les images de films ou les images de scènes de vie : peu importante, ces images restent bien ancrées dans nos têtes. Et d’autant plus si elles sont accompagnées par des émotions fortes.
Je vous donne des exemples.
Quand j’étais petite, je devais avoir 10 ans, j’ai vu dans un magazine féminin, une femme qui vomissait ses organes. J’ai été terriblement choquée par cette image. Tellement choquée, que l’image tournait en boucle dans ma tête… À force d’y penser, je me demandais si c’était normal et si je n’avais pas mal vu. Cela m’a amené à devenir phobique du vomi pendant de nombreuses années. J’ai été choquée et ça m’a provoqué diverses émotions comme le dégoût, la surprise, la peur.
Je me souviens, lorsque j’étais en 6ᵉ, j’ai été renversée par une voiture. Comme j’ai eu un trou de mémoire, je n’ai pas été traumatisée plus que ça. Mais une amie qui a tout vu, qui a été choquée, qui a eu peur, qui a beaucoup pleuré, a fait des cauchemars pendant des semaines, car les images tournaient dans sa tête en boucle.
Ces deux expériences montrent que les images peuvent faire du mal. Beaucoup de mal.
Mais il n’y a pas que des images qui font mal, il y a aussi des images qui nous éloignent du réel, qui nous pousse à rêver de vivre des choses qui ne sont pas saines ou pas bonnes. D’imaginer ainsi être heureux en vivant… comme dans les films.
Je pense par exemple aux films ou aux séries. Je vous en ai déjà parlé, mais pour moi, c’est l’anti-éducation à l’amour. Combien de films nous font croire que l’amour est fluide, facile, comblant ? Que tout se passe par une étincelle au premier regard ? Qu’il n’y a pas besoin de parler pour se comprendre ? Combien de films nous accrochent à des croyances fausses sur l’amour ?
Ces films nous procurent des émotions très fortes, nous vont même vibrer intérieurement… et on rêve de vivre ça. Et ainsi lorsqu’on entre en relation, comme nous ne ressentons pas la même chose que ce que nous ressentons en regardant ces films, nous n’arrivons pas à avancer dans notre vie affective. Les images tournent en boucle et nous attendons de ressentir ces émotions fortes. Sauf que lorsqu’on éteint le film, on se sent vide et triste, et on n'a qu’une seule envie : se remplir de ces émotions agréables ressenties en regardant ces images.
Un autre sujet lié aux images est celui de la pornographie. Cette semaine, j’ai participé à deux jours de formation sur la prévention de la pornographie. C’est trash. La pornographie est un sujet qui peut détruire beaucoup de choses, dans nos visions de l’amour, dans nos visions de la sexualité, dans notre rapport à notre corps et à celui de l’autre. Dans notre estime de nous-même aussi. Les images tournent en rond dans la tête et nous empêchent de rêver, d’imaginer ou même de nous ennuyer, car elles sont toujours présentes. Et plus on en regarde, plus on a envie d’en regarder.
Un autre sujet sur lequel j’ai été interpellé cette semaine par l’une de vous, c’est la gestion d’Instagram et des réseaux sociaux en général. Ces lieux où tout le monde montre des images de sa vie parfaite, de son corps parfait, de son bonheur parfait et qui nous pousse à éprouver des sentiments comme la jalousie, l’envie. Avec ces images, on se dévalorise, on ne veut plus se montrer et on finit par ne vraiment pas s’aimer.
Le constat est alarmant, je crois.
Le virtuel, les écrans, les images… nous amènent à nous enfermer sur nous-même, à nous enfermer dans notre tête, à ne surtout pas être dans la relation, et à presque nous détester. Ces images nous poussent à chercher des émotions (très) fortes. Et si ces émotions, cette étincelle, cette vibration ne viennent pas… alors on zappe.
Comme c’est dommage.
En écrivant ces mots, je sais que vous réagirez d’une manière ou d’une autre aux différents exemples que j’ai posés. Sachez simplement que ce n’est pas la réalité. La réalité, notamment celle de l’amour, est beaucoup plus simple. Avec ses avantages, avec ses inconvénients, avec ses difficultés, avec ses joies, avec ses émotions agréables et désagréables. Mais si vous continuez à chercher à être transportée, si vous continuez à chercher à ressentir des émotions au premier regard, si vous continuez à ne pas parler de vos fragilités et de vos manques… alors il vous sera difficile d’avancer vers la construction d’un couple durable.
Gardez bien en tête que pour tous les exemples que j’ai donnés ici, nous sommes des victimes. Victimes de ces images qui ne nous aident pas à vivre de belles relations, à être en lien avec les autres, à comprendre ce qu’est la réalité de l’amour. Ce n’est pas de notre faute. Mais c’est de notre responsabilité d’en prendre conscience et de tout faire pour sortir de ce qui nous empêche d’être vivantes, vous êtes d’accord ?
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Marie-Liesse
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