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Célibataire et adulte, c’est possible ?



Hier j’étais au téléphone avec mon frère. En raccrochant j’ai eu une drôle de sensation. Celle de ne pas être adulte à ses yeux. Et cette sensation, je sais que beaucoup de célibataires la vivent au quotidien. Comme si le fait d’être seule, nous empêchait de faire partie de la grande famille des adultes. Comme si le célibat nous empêchait de franchir une étape, de passer au niveau supérieur. 


Lorsqu’on est célibataire, qu’on ait 26 ou 44 ans, cette impression est la même. L’impression de ne pas être considérée comme adulte. 


Pour beaucoup, être adulte, c’est être mariée, avoir un bébé, être "installée", construire une famille, posséder une voiture ou avoir "sa" maison… Mais le fait d’être autonome, indépendante, de subvenir à ses propres besoins, de se retrouver seule face à des questions qui engagent notre vie, de changer de travail alors que personne ne peut assurer nos arrières, de faire le choix de quitter une grande ville pour s’installer à la campagne, ça ce n’est pas être adulte ? 


Et bien si. Tout ces projets, même s’ils ne sont pas associés à des choix à deux, sont des choix d’adultes. 


Imaginons une femme qui est en couple depuis qu’elle a 20 ans. Est-ce que cette femme est capable de subvenir à ses propres besoins ? Est-ce que cette femme sait organiser un déménagement ? Bidouiller la plomberie de son appart ? Changer une prise électrique ? Accrocher un tableau lourd sur un mur ? Et se débrouiller de toute façon ? Je n’en suis pas certaine. Alors, est-ce que le fait de savoir ou ne pas savoir nous rend plus adulte ? Je ne crois pas non plus. Je crois simplement que lorsqu’on est une femme célibataire, il est douloureux de se sentir mise à part, et d’être sans une "étiquette" d'adulte. 


Alors, si vous êtes une femme célibataire, vous avez le devoir maintenant de vous sentir adulte. Oui, vous avez certainement la sensation qu’il vous manque quelque chose. Mais ce "quelque chose" ou ce "quelqu’un", n’est pas une béquille qui vous permettra de marcher. Au contraire, c’est une personne qui vous donnera des ailes pour aller plus loin. Et cette belle perspective  ne doit pas nous empêcher d’avancer déjà aujourd’hui. 


Combien de célibataires dorment avec leurs neveux et nièces lorsqu’ils sont en famille ? Combien de célibataires sont mis dans un coin lorsqu’ils vont chez leur parents ? Combien de célibataires ne sont pas invités, conviés ou sollicités parce qu’ils ne sont pas en couple ? Combien de célibataires sont regardés de haut en bas par leur famille qui leur demande "mais qu’est ce qui cloche" ?


Mais rien. Rien ne cloche ! Arrêtez de penser que c’est de notre faute. Qu’on a mal fait quelque chose. Qu’on est anormal. Que notre vie est foutue. Qu’on ne le mérite pas. Arrêtez de nous mettre la pression. De ne pas en parler ou de trop en parler. Arrêtez de masquer le sujet.


Oui le célibat interroge. Oui le célibat questionne. Mais non, le célibat ne doit pas nous mettre à part. 


Il y a quelques années, une amie qui a une superbe maison sur une île m’a invitée en me disant tout simplement : "tu viendras quand tu auras un mec". Du coup, si je reste célibataire toute ma vie, je ne pourrai jamais venir chez toi ? Parce que tant que je n’ai pas de mec, je ne suis pas intéressante ? Je n’ai pas de valeur ? Je ne peux pas profiter de la vie ? Parce que le fait d’être célibataire, c’est comme si j’étais anormale ? Comme s’il me manquait quelque chose ?


Nous sommes dans un monde où le célibat est mal perçu. Mal vu. Non compris. 


Et nous devons changer les choses


Pour que le célibat soit mieux compris, mieux perçu, mieux accompagné, il faut en parler ! Parce que ne pas en parler, c’est en faire un tabou, et ça nous empêche de devenir adulte. Pourtant, la meilleure manière de s’affirmer, de montrer sa valeur et son existence, c’est de dire les choses. 


"Oui je suis célibataire et j’en souffre. 

Oui je suis célibataire et j’ai le désir de vivre une histoire avec un homme. 

Non je ne suis pas bizarre, étrange, sans valeur, désespérée, résignée. 

Oui j’espère rencontrer quelqu’un. 

Oui je suis adulte. 

Oui j’en fais ma priorité. 

Oui je suis heureuse. 

Non je ne veux pas me mettre en couple avec le premier venu. 

Oui j’ai des critères qui sont importants pour moi. 

Oui je préfère être seule que mal accompagnée. 

Oui je sais que ce long temps de célibat m’ouvrira les portes à quelque chose de plus beau". 


A toutes les personnes célibataires qui me lisent, je vous demande aujourd’hui de changer les choses. De ne pas faire du célibat un tabou et donc d’en parler ! Comme c’est vous qui le vivez, c’est à vous d’aborder le sujet. De dire ce qui va, ce qui est difficile, ce qui est bon, ce qui est une joie et ce qui est douloureux. De parler ouvertement. D’exprimer ce qui se passe en vous pour aller vers votre désir. Et ne plus vous enfermer dans votre quête "d’un jour être en couple, enfin j’espère", mais assumer le "oui je veux être en couple, mais pas avec n’importe qui". 


Un jour, j’ai parlé de mon célibat à mes parents. Je leur ai exprimé mes désirs, mes souffrances, mes peurs. Je leur ai raconté ce qui se passe dans ma vie. Et ils m’ont remerciée. Parce qu’ils ne peuvent pas se mettre à ma place. Parce qu’ils ne savent pas ce que c'est. Et le fait que je leur en parle leur a permis de prendre soin de moi, de veiller à ce que je ne sois pas mise de côté, de régulièrement me demander mon avis, de me valoriser par d’autres aspects, de respecter mes choix, de m’encourager et non de me mettre uniquement dans la case "célibataire". 


Est-ce que ça vous arrive d’entendre : "on t’a mis dans la chambre avec les enfants" ? Si oui, vous avez maintenant le devoir de dire NON. Parce que cette phrase, elle veut dire quoi ? Que comme vous êtes seule, vous avez moins de valeur et donc on vous met dans un coin ? 


Si vous êtes célibataire demandez votre chambre. Ne soyez pas "gentille" pour "arranger", mais demandez à avoir une chambre car vous êtes adulte. Vous n’avez pas moins de valeur parce que vous êtes célibataire. Bien au contraire. Personne ne prend soin de vous au quotidien, donc dans vos familles, ou avec vos amis, vous devez vous faire chouchouter. Mais pour cela, vous devez parler. Affronter le sujet, vous affirmer, et oser le dire car c’est votre liberté d’exister ! 


Pour en parler, il faut oser entamer la discussion. Il faut en parler non pas seulement à sa copine célibataire qui vit la même chose, et qui n’aide pas à ouvrir de nouveaux horizons. Mais en parler à ses proches, à ses parents, à ses amis mariés ou en couple et aussi en parler aux hommes qui nous intéressent ! Car la peur de ne pas en parler à ses parents, est similaire à la peur de ne pas en parler à un homme. 

Et oui, un homme qui m’intéresse a le droit de le savoir. Pour voir si quelque chose peut se construire ou si je dois passer à autre chose. Tout simplement. Sans en faire une étape infranchissable. Sans mettre de gravité. Mais en étant simple. Et en étant adulte. 


Arrêtons de cacher les choses, ouvrons nos horizons. Si être adulte et sortir du célibat est notre désir le plus cher : alors traversons nos peurs, franchissons les barrières, et allons vers notre désir ! Il n’attend que nous !


>> Pour celles qui le souhaitent, vous trouverez un petit exercice juste après cet article.  

Belle semaine,


Marie-Liesse 

 

EXERCICE : Faites la liste des personnes avec lesquelles vous fuyez le sujet. En face de chaque personne écrivez :

  • Ce que j’ai envie de lui dire.

  • Pourquoi je ne lui dis pas ? 

  • Ce qui me bloque ? Me fait peur ? 

  • Est-ce que le fait de parler du sujet m'aiderait à me sentir plus adulte ? 

  • Qu’est-ce que je perds si je lui parle ? 

  • Alors pourquoi ne pas oser entamer la discussion ? 

Et si vous le souhaitez, vous pouvez m’envoyer un mail pour que je vous accompagne dans cette réflexion et vous aide à affronter la/les conversation(s) !




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