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Le célibat et les hommes - Portrait #5



Pour débuter cette année, j'ai décidé de vous offrir un nouveau portrait d'homme, parce que ça fait bien longtemps ! Je sais à quel point vous avez apprécié les 4 premiers portraits, donc je suis heureuse de vous partager celui-ci ! C'est un portrait anonyme d'un homme qui ose dire les choses. Je vous laisse découvrir ce portrait...


Je suis un homme célibataire de 36 ans.


En ce qui concerne mes relations romantiques, il y a eu deux phases dans ma vie :

  • La première, c'était avant que je devienne chrétien (ma famille n’est pas chrétienne, je suis devenu catholique à la fin de mes études). À ce moment-là ce qui comptait pour moi, c'était d'être avec quelqu'un avec qui je me sentais bien, dans un échange mutuel, complice, joueur et bienveillant, sans autre projet. Donc quand ça marchait avec une fille, c'était super, mais quand on ne s'entendait plus, eh bien, on se séparait. Par conséquent, cela ne me dérangeait pas de passer d'une relation à l'autre. Je vivais des périodes de célibat, mais ce n'était jamais très long, il y avait souvent de nouvelles opportunités.

  • La seconde phase a commencé quand je suis devenu chrétien. Ma vision du couple a complètement changé. J'ai compris que la vie de couple avait une dimension beaucoup plus profonde et mystique que ce que j'imaginais, où l'homme et la femme apportent chacun à l’autre sa richesse propre, complémentaire, pour aider l'autre à grandir. C'est là aussi que j'ai compris l'importance de construire une cellule familiale stable. Depuis ce moment-là mes “critères” concernant les femmes que je côtoie, ont beaucoup changé. J'ai eu par conséquent beaucoup moins de relations, donc de plus longues périodes de célibat.

Quels avantages je vois au célibat ?

Le grand avantage d'être célibataire, c'est selon moi la disponibilité, surtout quand je vois mes amis qui sont en couple, et encore plus quand ils commencent à avoir des enfants. Je crois que c'est vraiment un avantage. Aussi, j'essaye autant que possible de mettre cette disponibilité à profit à deux niveaux : en prenant soin des autres - volontariat, engagements, visites, etc., Et en prenant soin de moi - corps, âme, esprit.

Selon moi, c’est d’ailleurs le cœur du sujet : beaucoup de célibataires hommes tombent facilement dans la paresse, la pornographie, la routine confortable (Netflix, jeux vidéo, etc.). Je suis conscient de ce danger et j'essaye de prendre soin de mon corps (sport, pas de pornographie, manger équilibré, etc.) de mon esprit (en particulier travailler les vertus morales, au sens antique du terme), garder une curiosité intellectuelle (littérature, culture, psychologie, etc.) et de mon âme (lectures, amitiés et activités, etc.).


Prendre soin des autres et prendre soin de moi, c'est un cadeau que je me fais à moi-même, et que je fais en avance à la femme qui partagera ma vie. Je me dis que, rien ne m'empêche dès maintenant de travailler à être davantage vertueux, plutôt que de me lamenter et me dire que je changerai quand il y aura quelqu'un dans ma vie. Plus j'avance et plus je me rends compte que l'on a tous des choses à régler, et que l'on croit souvent que quand les circonstances extérieures changeront ce sera plus facile de régler telle ou telle chose. Mais c'est rarement le cas.


Alors comment je vis mon célibat ?

Ma vie actuelle me plaît beaucoup : j'ai un travail que j'aime, un appartement à mon goût, je suis en bonne forme, je fais des activités qui me plaisent,... Bref, je me sens bien dans mon corps et dans ma tête. Et pourtant, je sens un grand vide à l'intérieur, qui est parfois très douloureux.


À propos de ce vide, il y a eu là aussi une évolution.

Avant, la solitude du célibat m’angoissait, et je “cherchais quelqu'un” pour combler ce vide. Avec le temps, j'ai compris que cette façon de faire n'était pas juste, j'ai compris qu'il fallait avant tout que je sois bien dans ma vie, et j'ai compris que c'était tout à fait possible.


Depuis quelque temps, je ressens ce vide plutôt comme un espace dans mon cœur, dont je ne suis pas propriétaire, mais qui m'est confié. Je ne cherche donc personne pour combler cet espace, mais je me sens responsable de le conserver pour ainsi dire “propre et ouvert”, pour la femme qui peut-être un jour viendra l’occuper. C'est-à-dire que je peux très bien fonctionner comme je le fais actuellement pendant des années et des années. Mais je sens que je n'utilise qu'une toute petite partie de mon potentiel.


Quand je suis en couple, j'ai d’ailleurs l'impression d'avoir beaucoup plus d'énergie que dans les périodes de célibat. Je sais que j'ai énormément de choses de qualité à donner à une femme, et de choses à recevoir d'elle. Et cela se vérifie à chaque fois que je suis dans une relation. Je sens d'une façon extrêmement forte que je suis fait pour ça : prendre soin d'une femme et lui confier la partie vulnérable de moi.


Le couple pour moi, c'est cette complémentarité qui est mise en action dans une relation. Et depuis toujours, je suis fasciné par cette complémentarité, et très étonné que la société veuille l'effacer, alors que c'est la plus belle richesse que notre humanité possède.


Comment je perçois le célibat ?

Je trouve qu'à notre époque, il est très facile de rencontrer des personnes du sexe opposé, mais qu'il est extrêmement difficile de rencontrer quelqu'un de compatible, c'est-à-dire quelqu'un avec qui on a une connexion forte sur le plan physique, intellectuel et spirituel, et avec qui on a un projet de vie similaire.

Ce qui est difficile aussi aujourd'hui, c'est que nous avons tous construit des univers personnels très riches autour de nous et que la relation de couple, c'est justement le mélange de deux univers personnels. Je pense que dans le siècle précédent, c'était plus facile, les gens avaient des vies plus simples : plus de routine, moins de changements, moins d'objets culturels, moins de distractions, moins de mutations de société, etc. Bref, leur univers était beaucoup plus simple et leur schéma de vie également. La génération de nos grands-parents nous le montre bien, on quittait sa famille pour se marier à l'âge de 18 ans, et rares étaient les couples qui se séparaient avant la mort de l'un des deux.Aujourd'hui, c'est plus compliqué, nous sommes nombreux à nous retrouver célibataire avec un univers riche et complexe autour de nous, alors nous manquons parfois de souplesse quand il s'agit de mélanger ces univers.


Qu’est-ce que je fais pour sortir du célibat ?

La façon pour moi de faire quelque chose pour sortir de mon célibat, c'est comme je disais de travailler sur moi, puis de garder un espace particulier et privilégié dans mon cœur pour la femme qui viendra. Et enfin, c'est de faire des activités extérieures avec d'autres personnes, pas dans l'espoir de “trouver quelqu'un”, mais plutôt en me disant que la meilleure façon de faire une rencontre de qualité c'est de faire des activités qui me plaisent, d’y trouver de la joie et d'y être le plus authentique possible. Alors, peut-être qu'une rencontre se fera, mais ce n'est pas la raison pour laquelle je fais des choses et je vois des gens.


Qu’est-ce qui m’impressionne chez une femme ?

Ce qui m'impressionne chez une femme, c'est avant tout la vertu (c'est-à-dire le degré de vertus morales). Quand j'étais plus jeune, j'étais très sensible à la beauté physique des femmes, j'avais des critères physiques bien précis. Je suis toujours très sensible au charme physique, mais je n'ai plus de critères physiques précis. Cela me semble tellement secondaire : grande, petite, brune, blonde, qu’importe ? Il m'est arrivé de rencontrer des femmes extrêmement belles, mais peu vertueuses, et d'autres moins belles physiquement, mais très vertueuses. Ces dernières m'ont bien plus impressionné.


Une autre chose qui m'impressionne beaucoup chez une femme, c'est quand elle accepte sa vulnérabilité. Ça me donne une envie irrésistible de prendre soin d'elle. Or, beaucoup de femmes préfèrent ne pas embrasser cette vulnérabilité, et deviennent des femmes “fortes”, “indépendantes”, “autonomes”, et dans ce cas il n'y a pas beaucoup de place pour un homme dans leur vie…


Si une femme me plaît, qu’est-ce que je fais ?

Quand je rencontre une femme qui me plaît, j'essaie simplement d'établir un dialogue qui dure dans le temps, pour qu'on fasse connaissance et que l’on puisse vérifier si on se plaît ou pas. Pour ça, on échange quelques messages et j’essaye de la voir avec d’autres personnes : chez des amis, à un repas organisé, une sortie, etc. Et ensuite, si on a l’air de se plaire, je lui propose des rendez-vous en tête-à-tête. De ce point de vue-là, je suis très influencé par les États-Unis : j'aime beaucoup leurs principes de “dating”. Je propose donc à la fille des sorties de type “date”. Je trouve ça très respectueux et en même temps suffisamment explicite. C'est une façon de dire “ je sens qu'il y a potentiellement quelque chose de romantique entre nous, mais c'est trop tôt pour l'affirmer avec certitude, du coup je te propose qu'on aille passer un petit moment tous les deux dans un endroit public "safe", pour apprendre à se connaître et voir si on a envie d'aller plus loin”. Si effectivement après plusieurs rendez-vous, on se plaît et on a envie d'aller plus loin, on peut alors envisager de sortir ensemble, ce qui implique un rapprochement physique.


Si une femme me plaît, comment réagit-elle à mes propositions ?

Là, je dois dire que j'ai été très étonné (et je le suis encore), concernant le monde chrétien. Lorsque je n’étais pas chrétien, je trouvais ces questions de relation homme-femme, relativement simples. Beaucoup de couples n'étaient pas heureux, se faisaient et de défaisaient très vite, mais les choses étaient très claires : si quelqu'un était intéressé, il le montrait tout simplement.


Depuis que je suis chrétien, je trouve ça extrêmement compliqué. Je trouve les femmes chrétiennes davantage vertueuses, rayonnantes et avec une beauté intérieure intense et unique. Leur projet de vie et leur conception du couple se rapprochent des miens, donc j'aimerais que ma future femme soit chrétienne. Mais je les trouve très compliquées ! C'est comme si leur proposer une balade au parc pour faire connaissance était synonyme de s'engager pour 30 ans de vie commune… Avec cette attitude extrêmement défensive, c'est difficile de faire connaissance. Et donc j'imagine que pas mal de personnes passent à côté de très belles histoires... Pourtant, à chaque fois que j'ai proposé à une fille un rendez-vous de ce type, et qu'elle a accepté, même dans les cas où ça n'a abouti à rien de spécial ensuite, ce fut toujours un moment intéressant, positif, constructif pour les deux.


Si j’ai une chose à ajouter ?

S’il y a tant de célibataires, hommes et femmes, c'est je crois parce qu’il y a une sorte d'aveuglement réciproque basé sur des critères prédéfinis. On est parfois attiré par des gens qui ne nous conviennent pas du tout... Ce qui est tragique c'est que c'est très facile de le voir chez les autres mais très difficile chez soi ! On voit parfois une fille qui est complètement “amoureuse” d'un garçon, précisément parce qu'il répond - souvent inconsciemment - à certains critères notamment matériels ou de statut (travail, études, situation, style de famille…). C'est bien dommage, car ces critères ne sont pas une garantie d’une vie de couple heureuse. La solution à ce risque, ne serait-elle pas justement de passer du temps ensemble sans pour autant s'engager, pour simplement discuter et faire connaissance ?


Enfin, je vois aussi que beaucoup de chrétiens viennent de familles très protectrices. Ils sont quelque peu effrayés par “le grand bain du monde réel”. Et cette mesure de protection efficace en apparence est de rester entre eux, ce fameux “entre soi”... Et c’est dommage car je crois qu’au contraire cela ferme de nombreuses portes, alors qu’oser prendre le risque de la rencontre de personnes différentes ouvrirait la possibilité d’une relation basée sur des critères moins superficiels.



Ce portrait d'homme vous plaît ? Alors, comme toujours, j'ai besoin de vous !

Si vous avez dans votre entourage un ou plusieurs hommes célibataires prêts à jouer le jeu de ce portrait anonyme, envoyer moi un mail ! L'idée est de pouvoir rapidement le contacter pour qu'il soit l'un de nos prochains portraits !



Marie-Liesse




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