Cette semaine, je suis très heureuse de vous partager l'histoire de Charlotte. Ce que j'aime dans cette histoire, c'est la manière dont Charlotte nous raconte ses peurs, ses actions, ses doutes, et les pas qu'elle a osé poser pour construire son histoire. Car oui, Charlotte a osé. Dans toutes les actions qu'elle a mené, elle a écouté ses intuitions, et a décidé d'avancer. Je n'en dis pas plus, et lui laisse la parole...
Je m’appelle Charlotte. Je suis en couple avec Martin.
Il y a quelques années, j’étais à un week-end chez des amis, le classique me direz-vous, et j’ai rencontré Martin. Il se trouve que Martin ne correspondait pas du tout à l’image que je m’étais faite de "l’homme" avec lequel je pourrai passer ma vie. Surtout, parce qu’il ne remplissait pas du tout les critères de ma check-list.
Mais étrangement, à la fin du week-end, quelque chose me poussait à le revoir. Comme un élan. Aussi, j'ai repris contact avec lui, en le demandant tout simplement comme ami sur Facebook (très original). Et en lui envoyant un message "anodin" qui rebondissait sur un des sujets évoqués ensemble lors de ce week-end. Car si nous avions assez peu parlé seul à seul, notre unique vraie discussion avait suffit pour découvrir que nous avions de vraies passions communes ! Le prétexte était donc tout trouvé, même si j'ai dû prendre mon courage à deux mains pour le faire. Je me répétais, pour m'aider, que ce n'était en rien engageant, qu'il s'agissait d'une simple (re)prise de contact.
Suite à quelques échanges, il m’a proposé de nous voir en vrai. Un rendez-vous à deux.
J'ai d'abord été assez surprise et intimidée de sa proposition, ce qui est très paradoxal quand on sait que c'est moi qui avais repris le contact... Mais quelque part, j'étais bien à l'abri derrière mon écran, et passer aussi vite au "réel" était impressionnant ! Je craignais, je pense, de me révéler telle que j'étais vraiment, mais aussi de le découvrir lui tel qu'il était vraiment. Je dois avouer que j'avais un vrai nœud au ventre en arrivant... Nous étions même tous les deux assez gênés, lui encore plus stressé que moi !! On était loin de la scène de film où le gars, très sûr de lui, raconte des blagues qui font rire la fille aux éclats en se touchant les cheveux...
Ce tête-à-tête a été extrêmement fort. Je ne sais pas comment, mais j’ai réussi à lui confier des choses très intimes. Alors que ce n’était pas vraiment ma facilité. Et lui s’est beaucoup livré, ce qui m’a troublé. En repartant, j’étais effrayée : j’entrevoyais à travers lui quelque chose d’absolu, de total, de radical qui me faisait extrêmement peur. Je me suis alors "raccrochée" à ses défauts visibles, qui me paraissaient insurmontables. Ils m’ont servie de prétextes pour fuir : il n’était tout simplement pas envisageable que je me "lance" avec un homme aussi éloigné de mes critères.
Peu de temps auparavant, j’avais rencontré quelqu’un d’autre, un homme très bien et qui répondait bien davantage à ce que je pensais être mes critères "non-négociables" : bien habillé, souriant, "bon élève"… Et très gentil par ailleurs. J’ai donc choisi de commencer une histoire avec cet homme, en prenant le soin de clore les choses avec Martin.
Assez rapidement, cette nouvelle relation a pris fin. Car en avançant nous avons constaté que nos tempéraments n’étaient pas accordés, que nos désirs étaient trop différents, tout comme les choix que nous avions ou non envie de poser. Je ne parvenais pas à me contenter de ce qu’il m’offrait, et lui ne parvenait pas à me donner ce dont j’avais besoin. Malgré une très bonne entente et beaucoup de tendresse, nous nous sommes donc séparés.
Très vite, Martin a repris une place énorme dans mes pensées. Je ne l’avais jamais vraiment oublié. Et un jour, j’ai eu une envie très soudaine de le revoir. J’ai dû batailler. Il m’a fallu de la patience et du cran. Et plus il résistait, plus je m’enflammais. Et puis, il a fini par accepter de me revoir. Lors de ce rendez-vous, il s’est immédiatement passé ce qu’il s’était déjà produit en sa présence : un sentiment très profond d’apaisement, d’appartenance même, comme s’il était au fond la personne que j’avais toujours attendue. Ce sentiment était renforcé par son attitude, alors méfiante, voire hostile. Il ne voulait pas se faire de nouveau avoir… Le fait qu’il résiste a, je pense, décuplé mon désir. Je voulais que ce soit lui.
Il m’a alors fallu réunir tout mon courage et toute mon humilité et multiplier les actions pour le "reconquérir". Puis nous avons recommencé à nous voir de manière régulière. Et à ce moment, j’ai décidé de lutter contre ce qui m’envahissait une fois encore : le rejet de ses défauts, voire de sa personne entière. Surtout lorsque je l’ai senti amoureux…
À ce moment, j’ai choisi, volontairement décidé, de garder le cap et de regarder uniquement ce que j’appréciais chez lui : sa force, sa liberté, son esprit d’aventure. J’ai compris peu à peu qu’il s’agissait finalement de mes RÉELS besoins de femme, de mes attentes profondes pour le reste de ma vie, et non de mes superficiels critères d’adolescente droguée aux films d’amour !
Cependant, une dernière étape a été difficile à franchir : celle de me lancer véritablement dans une "relation". J’ai dû pour cela m’empêcher de penser au regard de mes amies, à ce qu’elles penseraient de lui, à l’opinion qu’auraient mes connaissances en le rencontrant.
J’ai dû me dire et me répéter que c’était MON choix, à moi seule. Que je n’avais à le justifier auprès de personne. Que celles qui ne le comprendraient pas ne verraient pas tout ce que je voyais en lui. Et surtout, je me suis accrochée à cet élan très profond, physique, presque instinctif qui me faisait sentir que ma place était auprès de lui. Qu’il avait des dizaines de défauts et d’imperfections, mais que j’en avais tout autant, et que ses qualités en revanche étaient uniques et irremplaçables.
Deux éléments décisifs m’ont permis de sauter le pas.
D’abord de réaliser que, en plus de cette attraction très forte, il était mon meilleur ami, la personne à qui j’avais désormais besoin de tout confier, tout raconter. Je me suis rendu compte que son avis comptait plus que n’importe quel autre, et que je lui faisais une entière confiance.
Ensuite et surtout, sentir que nous partagions les mêmes désirs profonds, les mêmes projets, les mêmes rêves. "Il n’y a de grand amour qu’à l’ombre d’un grand rêve" : je sentais que j’avais rencontré le meilleur des coéquipiers, des partenaires, des binômes. Qu’ensemble, nous pourrions tout affronter. Que ses défauts et mes peurs ne pesaient rien à côté de cela.
Le plus drôle avec le recul, c'est que Martin, m’a confié longtemps après que c’était lorsque je lui avais livré les plus profondes de mes failles, lors de notre premier rendez-vous, qu’il avait pour la première fois envisagé que je puisse être celle qu’il choisirait. Et puis, il m’a aussi dit que lorsque j’avais choisi cet autre homme, ça avait été terrible pour lui. Une véritable épreuve après l’évidence de notre rencontre. Mais à ce moment là, j’avais pris peur. Et je n’avais pas la maturité suffisante pour discerner mes besoins essentiels de mes critères superficiels.
Pour terminer, si je devais donner un conseil à celles qui font comme moi du « refus d’obstacle » à l’aube de se lancer dans une relation, ce serait de se poser la question suivante : "malgré les défauts que je vois et les critères auxquels il ne répond pas, ai-je le sentiment qu’aux côtés de cet homme, je peux être moi-même et devenir une femme encore plus libre ?". Si oui, je pense qu’il n’y a plus d’autres questions à se poser ! Car cela veut dire que cet homme répond à nos besoins les plus profonds : être désirée, être sécurisée et vivre une aventure… Encore aujourd’hui, au quotidien, nos défauts n’ont pas disparus, mais cette certitude est pour moi le plus fort ciment de notre couple.
♡
Marie-Liesse
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