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J'apprends à quitter mes habitudes pour gagner en souplesse



Lorsque je suis en vadrouille chez des amis et qu’on me demande ce que je prends pour le petit-déjeuner, je ne sais jamais répondre. Et très souvent ça étonne les gens. « Quoi ? Mais tu sais bien si tu prends du thé ou du café ? ». Eh bien, non, désolée, le plus souvent, c’est du café, mais parfois, j’ai envie de thé.


En fait, il y a quelques années, j’ai décidé de ne pas avoir d’habitudes pour 3 raisons :


- La première, c’est que j’ai eu besoin de m’ancrer dans le présent.

En écoutant mon désir au moment où je suis dans l’action, j’ai l’impression d’être vraiment en lien avec ce que je suis, ce que je ressens et le besoin qui s’exprime à ce moment-là. Si je vous demandais ce que vous prendrez à l’apéro le week-end prochain, vous ne sauriez pas quoi me répondre ? Eh bien, c’est pareil pour mon petit déj. J’aime écouter au moment voulu ce que j’ai envie de déguster. Je n’ai pas envie d’anticiper mon besoin et mon envie, puisque je ne suis pas dans ce présent-là.


C’est un peu comme lorsqu’une amie me dit « tu vas me manquer ». Je ne sais pas répondre la même chose. Comment je peux savoir que cette personne va me manquer ? En revanche, le jour où je ressens ce manque, je serai trop heureuse de pouvoir envoyer un petit message ou passer un petit coup de fil à cette amie en lui disant « tu me manques ».


- La deuxième, c’est parce que j’ai besoin de me mettre facilement en mouvement.

En quittant mes habitudes, je suis capable de me laisser bousculer. Non, je n’ai pas besoin de repasser chez moi absolument avant de sortir et donc je suis capable de me laisser entraîner par une proposition spontanée. Non, je ne vais jamais au travail avec le même moyen de transport : ça me permet d’y aller à vélo pour aller vite, de pouvoir rentrer en marchant quand j’ai besoin de prendre mon temps, ou de rentrer en métro quand la pluie est torrentielle. Ce simple exemple des transports m'empêche de rester accrochée à des faux nœuds. Et donc d’être bien plus capable de me mettre facilement en mouvement.


- La troisième, c’est parce que je n’avais pas envie d’être une « vieille fille ».

Bon, cet exemple n’est pas très gentil, mais il a le mérite d’être clair. Dans ce célibat long et non choisi, on peut imaginer ce que les autres disent de nous. Je me souviens à 25 ans, j’avais cette pression : « Oh, tu vas être catherinette ». Cette tradition, de porter un chapeau quand on est célibataire à 25 ans, remonte au 16e siècle. Mais clairement, même si je le vivais encore bien à cet âge-là, je me suis toujours dit que je ne voulais pas ressembler à ces femmes célibataires, aigries, seules, tristes et entourées de chats (désolée pour celles qui ont des chats). Bref, je me suis interdit de me ratatiner dans une image que je ne voulais surtout pas qu’on ait de moi. Et donc, pour ne pas être « vieille fille », je me suis autorisée à mettre de la fantaisie dans ma vie : à ne pas me préparer le matin dans le même ordre (parfois, je prends ma douche en premier, parfois, j’avale un café puis je cuisine... bref mes matins ne sont jamais les mêmes), à mettre de la musique à fond et à danser comme une dératée dans mon salon, à accepter un verre tardif même à la dernière minute alors que je viens de me glisser dans mon lit, à ne pas laisser une série gagner sur ma vie sociale, à ne jamais être résignée dans mon célibat… à tenter, tester, innover des activités, des rencontres, des désirs. Bref, à toujours garder en tête que je suis vivante (et non déjà un pied dans la tombe).


Si je vous partage tout ça, c’est pour vous encourager, vous aussi, à quitter vos habitudes. À quitter ces petits rituels qui vous empêchent de poser un pas de côté, à quitter ces petits enfermements qui vous empêchent d’être spontanée.


Vous avez envie de prendre un train pour voir la mer ce soir ? Alors pourquoi ne pas quitter votre boulot plus tôt, foncer à la gare, embarquer un pique-nique et une amie et vous autoriser à vibrer ?


Vous avez envie de revoir des personnes croisées le week-end dernier, mais qui n’habitent pas la même ville que vous ? Alors pourquoi ne pas provoquer la rencontre en envoyant un petit message et en proposant un petit week-end improvisé ?


Vous avez envie d’apprendre l’escalade, mais vous n’en avez jamais fait ? Alors pourquoi ne pas aller dans une salle et vous pointer devant la première personne que vous croisez en lui demandant s’il a des conseils à vous donner ?


Nos habitudes sont nos raideurs.

Alors quittons nos habitudes, pour amener de la souplesse à nos vies !


Lorsqu’une personne prend rendez-vous avec moi, en général, je commence le rendez-vous en disant « bravo d’être là ». Parce que c’est une sacrée mise en mouvement de se retrouver face à une inconnue, de ne pas maîtriser le sujet, de ne pas savoir comment ça va se passer, de se livrer, de parler de son intimité… c’est une sortie de zone de confort énorme. Et en même temps, c’est un énorme cadeau à s’offrir lorsqu’on en ressent le besoin !


Toutes les personnes qui osent prendre rendez-vous avec moi font ce pas de côtés.

Toutes les personnes qui arrêtent de se cacher pour plaire, font un pas de côté.

Toutes les personnes qui apprennent à regarder les gens dans les yeux, font un pas de côté.

Toutes les personnes qui stop leur petite voix intérieure qui juge, font un pas de côté.

Toutes les personnes qui décident de poser un regard neuf sur une personne qu’elle n’aimait pas à priori, font un pas de côté.

Toutes les personnes qui posent des choix alors que c’est difficile pour elles, font un pas de côté.


Un pas de côté, pourquoi ? Pour être vivante, pour être soi-même, pour être dans le lien, et donc pour EXISTER !


___ Marie-Liesse

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